Résumé généré par l'intelligence artificielle :
Le silence comme vecteur d'expression chez Marguerite Duras
L'œuvre de Marguerite Duras s'articule autour d'une poétique du silence qui transcende la simple absence de parole pour devenir un élément constitutif de son expression littéraire. Dans la lignée de Maurice Blanchot, qui théorisait "l'espace littéraire" comme lieu où se manifeste l'indicible, Duras transforme les silences en espaces signifiants où se déploie ce qui échappe au langage conventionnel.
Cette approche évoque la phénoménologie merleau-pontienne, où le non-dit devient plus éloquent que l'explicite. Le silence chez Duras n'est pas vide mais "passeur de sens" – multiple, ambigu et indécis. Dans "Moderato Cantabile", notamment, les silences dialogiques portent autant de significations que les paroles prononcées, illustrant ce que Roland Barthes nommerait le "degré zéro de l'écriture".
La tension narrative créée par ces silences maintient le récit dans une "ombre insaisissable du sens", procédé que Julia Kristeva pourrait analyser comme une sémiotique du désir inexprimé. L'écriture durassienne de l'absence révèle ainsi les limites du langage face à la passion, tout en dévoilant, comme l'aurait souligné Derrida, que le silence constitue non pas l'opposé mais bien l'essence même d'une parole authentique.
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