Résumé généré par l'intelligence artificielle :
Pierre Nora incarne une véritable révolution conceptuelle dans l’approche de l’histoire et de la mémoire en France, notamment à travers la distinction qu’il opère entre ces deux dimensions. S’inspirant de la pensée de Maurice Halbwachs sur la mémoire collective, Nora oppose l’histoire, démarche rationnelle et distanciée à la recherche de la vérité, à la mémoire, vivante, affective et subjective, portée par des groupes sociaux[2]. Cette opposition éclaire la montée en puissance, depuis les années 1980, d’une « civilisation de la mémoire », en réponse à une accélération du temps historique et une sensation de perte du passé[5]. L’archive, chez Nora, devient ainsi le symbole d’une ère où la sauvegarde du souvenir compense la disparition des traditions vivantes[4]. L’influence de la mondialisation et la dépersonnalisation croissante des sociétés, analysées par Nora à l’instar des diagnostics de Pierre Bourdieu sur la transformation sociale, favorisent l’émergence de « lieux de mémoire », concrétisations matérielles ou symboliques du passé, nécessaires à la construction de l’identité collective[3]. À travers ces réflexions, Nora renouvelle la réflexion sur le rapport des sociétés occidentales au temps, rapprochant sa démarche de celle de Paul Ricoeur sur la mémoire et l’oubli.
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