La décision de la Cour constitutionnelle roumaine d’annuler les résultats du premier tour des élections présidentielles du 24 novembre 2024 et d’ordonner un nouveau scrutin a provoqué un séisme politique dans le pays. Cette annulation, survenue à la veille du second tour, est motivée par des soupçons d’ingérence russe et d’une opération d’influence massive sur la plateforme TikTok en faveur du candidat nationaliste Călin Georgescu.
Cette situation peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la démocratie délibérative de Jürgen Habermas, qui met en avant l’importance de la transparence et de l’équité dans les processus démocratiques. La décision de la Cour constitutionnelle vise à garantir ces principes, malgré les critiques de tardiveté et de partialité émises par certains acteurs politiques.
Le candidat Călin Georgescu, qui avait remporté une victoire surprise au premier tour en capitalisant sur le rejet de la guerre et en bénéficiant d’une campagne électorale sophistiquée sur les réseaux sociaux, a été accusé d’être pro-russe et d’avoir violé la législation électorale. Cette accusation reflète les tensions géopolitiques actuelles et les débats autour de l’influence des réseaux sociaux sur les processus électoraux, un thème central dans les travaux de thinkers comme Shoshana Zuboff sur la surveillance capitaliste.
Les réactions des acteurs politiques, notamment la critique de la décision de la Cour constitutionnelle par Georgescu et sa rivale Elena Lasconi, soulignent les divisions profondes au sein de la société roumaine et les défis posés à la démocratie face aux manipulations informationnelles. Cette crise politique met en lumière les complexités de la démocratie représentative et les défis de maintenir l’intégrité des processus électoraux dans un contexte de polarisation croissante et d’influence extérieure.
Source : https://www.revue-elements.com/seisme-politique-en-roumanie-les-elections-presidentielles-annulees/