Le Brexit a introduit une dynamique linguistique complexe au sein de l’Union européenne, particulièrement concernant le statut de l’anglais. Malgré le fait que l’anglais ne soit plus la langue officielle que pour environ 1% de la population européenne, principalement en Irlande et à Malte, il demeure une langue officielle de l’UE. Cette situation soulève des questions sur la représentation linguistique et la diversité culturelle.
D’un point de vue conceptuel, cette situation peut être analysée à travers le prisme de la théorie de la diversité linguistique de Joshua Fishman, qui met en avant l’importance des langues minoritaires et leur rôle dans la construction de l’identité culturelle. Cependant, dans le contexte de l’UE, l’anglais, malgré son statut minoritaire en termes de population, continue de jouer un rôle prédominant en raison de son usage largement répandu dans les institutions européennes.
La décision de maintenir l’anglais comme langue officielle, malgré le Brexit, est également influencée par les règles institutionnelles de l’UE, qui exigent un vote unanime du Conseil européen pour toute modification des règles linguistiques[3].
Cette persistance de l’anglais peut être vue comme un exemple de l’idée de Pierre Bourdieu sur la légitimité linguistique, où certaines langues acquièrent une valeur symbolique et une autorité qui les rendent difficiles à remplacer, même face à des changements démographiques et politiques significatifs. Ainsi, l’anglais continue de servir de lingua franca, facilitant la communication entre les différentes nations membres de l’UE, malgré sa représentation démographique limitée.
Source : https://www.bvoltaire.fr/tribune-parlement-europeen-langlais-etouffe-la-voix-des-peuples/